Le barrage des moines

Le barrage des moines et le ou les moulins. D'après Barbat, deux moulins et une maison ont été vendus au sieur Beraud en 1791. Ce détail du cadastre date de 1830.

Antoine Barbat a publié (page 142) la nomenclature des biens nationaux vendus qui appartenaient précédemment au moines. Deux moulins et une maison furent vendus le 1er mars 1791 au sieur Philippe Beraud, chirurgien, moyennant 7100 livres. Cela reprèsente 66500 euros de 2007, d'après Wikipédia.

Cet investissement apporte quelques ennuis au sieur Beraud, qui se voit accusé d'avoir provoqué de graves débordements du Sornin.

Ce jourd'hui, 11 Frimaire, an IX de la République Française (2 décembre 1800), les maires et adjoints de la ville de Charlieu, soussignés, considérant que la viabilité des chemins aboutissant à Charlieu est interrompue par la perte des planches de St-Nicolas et de Tigny, entraînées par les grandes eaux ; considérant que cette communication interrompue cause à la contrée en général des torts incalculables; qu'il est du devoir des administrateurs de pourvoir aux moyens de rétablir ces communications ; considérant que tout commande impérieusement de réparer ou rétablir les planches précitées; considérant que les deux planches sont situées sur des routes dont l'entretien appartient au gouvernement,
Considérant que la rivière du Sornin a rompu ses digues, en sorte qu'une partie de la dite rivière coule dans la grande route et rend la dite route impraticable ; considérant que les ravages des eaux peuvent devenir considérables dans la saison des glaces, des neiges, où les inondations et débordements sont fréquents; considérant que, mûrement examiné, les ravages peuvent peut-être avoir leur source dans les réparations faites au moulin connu sous le nom de la Porte, en sorte que l'auteur des dites réparations pourrait être considéré comme cause des dégâts...
L'ingénieur en chef reconnut « que la partie de cette route en face les fossés de la ville de Charlieu, avait subi un affaissement de 40 mètres de long, 5 mètres de largeur et 0,75 centimètres de profondeur, laissant à peine le passage d'un char; que cet affouillement était causé par le débordement de la rivière de Sornin, que le propriétaire du moulin de la Porte avait fait regonfler au moyen du barrage ou digue, à tel point qu'une des deux brèches formées en l'an IX par la même cause et que le citoyen Beraud avait réparées à ses frais, a été renversée et s'est élargie de 5 mètres.

[...]
Art. 1. — Le citoyen Béraud, propriétaire du moulin de la Porte à Charlieu, fermera à ses frais, avec piquets revêtus en fortes planches de chêne garnies par derrière en terre et gazon, la brèche par laquelle la rivière de Sornin s'est établie mi courant sur la route.
Art. 2. — Sera tenu ledit Beraud de combler avec des graviers l'affouillement qui s"est formé à la suite de ladite brèche sur la longueur de la route.

Ce barrage pratiqué sur le Sornin, par le citoyen Beraud, fut jugé cause des dégâts. Pourquoi le propriétaire, condamné de ce fait à les réparer à ses frais, ne fut-il pas mis dans l'obligation de supprimer la cause du mal, ou tout au moins d'établir des grandes vannes mobiles et suffisantes, qui manœuvrées en cas de fortes crues, auraient diminué l'élévation de la rivière en la maintenant dans son lit naturel ?

Barbat 1913, pages 425-426.

Page créée le 9/05/2018, dernière modification le 27/05/2018.